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Arnaud Carpooran: «Dan kanpagn electoral politisyen swazir kreol pou kominike»

21 novembre 2015, 20:15

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Arnaud Carpooran: «Dan kanpagn electoral politisyen swazir kreol pou kominike»

Les parlementaires ont des positions bien tranchées sur l’introduction du kreol au Parlement. Mercredi, à la veille du lancement de la 10e édition du Festival Kreol, Xavier-Luc Duval a été droit au but. «Le Premier ministre sir Anerood Jugnauth n’est pas d’accord. Le PMSD est d’accord. Nous sommes dans une alliance et il faut arriver à un consensus», a résumé le leader du Parti mauricien social-démocrate (PMSD) à la presse. Le linguiste Arnaud Carpooran, lui, pense que le moment est venu pour que le kreol soit introduit au Parlement.

 

Le lendemain, sur la même estrade, à l’auditorium Octave Wiehe, le Premier ministre et son numéro 2 ont tout bonnement choisi d’éviter le sujet. Hormis les députés du PMSD, d’autres membres de la majorité sont aussi favorables à cette idée. À l’instar du Chief Whip Mahen Jhugroo qui a été très clair sur sa position à l’heure des débats sur la retransmission en direct des travaux parlementaires, le 23 octobre dernier.

 

Il a d’ailleurs fait un appel au Premier ministre pour que celui-ci considère l’opportunité de constituer un comité ministériel «avec des parlementaires de haut niveau» pour se pencher sur la question. «L’exemple est bel et bien présent aujourd’hui avec des radios privées où les auditeurs sont à l’aise à s’exprimer en kreol», a fait valoir le Chief Whip.

 

«Le Kreol est aujourd’hui une langue à part entière»

 

 

Pourtant, le même jour, le ministre des TIC Roshi Bhadain a lui été d’un tout autre avis. «Je crois que le niveau de l’anglais à Maurice régresse et qu’il faut qu’on change cela au sein de nos institutions, comme le Parlement et le système judiciaire. Moi, je ne pense pas que les travaux doivent se dérouler en kreol.» En réponse à ces divergences d’opinions, sir Anerood Jugnauth a, lors du summing-up le même jour, affirmé que l’introduction du Kreol au Parlement n’est pas «relevant» aux débats du jour.

 

Interrogé, le vendredi 20 novembre, Arnaud Carpooran réplique que ce sujet revient sur le tapis «avek ouvertir espas demokratik pou permet lepep swiv seki pase dan parlman an direk lor televizion. Dan mem lozik, bizin ki tou kondisyon reini pou ki lepep compran seki pe dir».

 

Arnaud Carpooran rappelle toutefois que cela aurait dû être le cas depuis longtemps car cela fait quatre ans depuis que tous les obstacles et réticences sur le statut du kreol ont été réglés. «Le Kreol, ajoute-t-il, est aujourd’hui une langue à part entière qui est enseignée comme n’importe quelle autre langue.»

 

Que répond-il donc aux arguments de ceux qui y sont réticents ou qui s’y opposent tout simplement? «L’introduction du kreol au Parlement ne veut pas dire que cette langue prendra la place du français et de l’anglais», répond le linguiste. Ce dernier est aussi d’avis que certains parlementaires s’exprimeront plus clairement dans leur langue maternelle qu’actuellement lorsqu’ils le font dans deux langues «impoze ek ki zot metriz apenn».

 

Le pire, relève Arnaud Carpooran, est que c’est «enn violasyon pakt demokratik ant elekter ek depite enn fwa ban la rant dan parlman. Parski dan kampagn elektoral, politisyen swazir kreol ek okenn lezot lang kouma medium pou kominike». Sauf qu’une fois élu, le parlementaire fait usage de langues qui ne sont pas assimilées par tous. Il y a dit-il, certes un travail de formation à l’écriture à faire. Mais c’est loin d’être un obstacle. C’est plutôt une condition requise.