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En Equateur, le pape rend hommage à la famille, "l'hôpital le plus proche"

7 juillet 2015, 13:00

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En Equateur, le pape rend hommage à la famille, "l'hôpital le plus proche"
Le pape François a rendu lundi hommage à la famille, "l'hôpital le plus proche" pour les âmes en peine, lors d'une messe en plein air sous une chaleur écrasante à Guayaquil, en Equateur, première étape de son voyage en Amérique latine.
 
"Combien de personnes âgées se sentent écartées de la fête", "combien de femmes seules", a déclaré le souverain pontife de 78 ans, premier pape jésuite et latino-américain de l'Histoire, dans son homélie qui a duré presque deux heures.
 
"La famille est l'hôpital le plus proche, la première école des enfants", a-t-il plaidé face aux plus de 800.000 fidèles - selon les estimations du gouvernement - venus l'écouter dans le parc Los Samanes à Guayaquil, dans le sud-ouest du pays.
 
Les organisateurs espéraient la venue d'un million et demi d'Equatoriens, Péruviens et Colombiens, mais la chaleur, la température a atteint les 32 degrés, et l'humidité ont pu en décourager certains.
 
Se protégeant la tête avec des chapeaux, des parapluies ou des foulards, le public écoutait avec ferveur lundi le pape argentin, arrivé dimanche dans cette Amérique latine qui l'a vu naître et qui compte la majorité des 1,2 milliard de catholiques de la planète.
 
"Cela ne me dérange pas, le soleil, car je sais que c'est l'opportunité que me donne Dieu de le voir", racontait à l'AFP Irma Guaita, 49 ans, s'abritant tant bien que mal sous un bout de carton.
 
"Vraiment, il ressemble à Jésus. Je veux le voir car en le voyant, je vais voir Jésus", disait aussi Rosa Elena Lata qui, malgré ses 82 ans, n'a pas hésité à faire un voyage de 16 heures, depuis le sud du pays, pour réaliser "le miracle céleste" d'apercevoir le pape.
 
Après avoir placé dès son arrivée son périple de huit jours, qui le mènera aussi en Bolivie et au Paraguay, sous le signe de l'aide aux plus pauvres, "envers lesquels l'Amérique latine a une dette", le pape François a célébré lundi le socle familial.
 
- Une 'dette sociale' envers la famille -
 
"Au sein de la famille, personne n'est mis à l'écart", a-t-il plaidé, car on y apprend à "dominer l'agressivité et la voracité", à "demander pardon quand on fait du mal".
 
"La famille constitue la "grande richesse sociale" que d'autres institutions ne peuvent remplacer, qui doit être aidée et soutenue", a-t-il affirmé, insistant sur la "dette sociale envers l'institution familiale".
 
Pour Olimpia Herrera, une institutrice de 62 ans, cette parole du pape est "nécessaire car beaucoup de foyers sont désintégrés".
 
La crise de la famille sera un des thèmes débattu en octobre au Vatican, à l'occasion du Synode des évêques qui se penchera sur les changements de société comme les familles monoparentales, le mariage homosexuel et les divorces.
 
Le pape François tiendra mardi une deuxième messe en plein air, cette fois dans le parc Bicentenario de Quito.
 
A Guayaquil, il devait se rendre, à l'issue de la cérémonie, au collège jésuite Javier, pour y déjeuner avec d'autres religieux et retrouver une vieille connaissance: le prêtre Francisco Cortés, dit padre Paquito.
 
Les deux hommes se sont vus pour la dernière fois il y a trente ans à Buenos Aires, et le pape lui a fait savoir qu'il souhaitait le revoir.
 
"Pour moi, c'est une preuve de l'humilité de cet homme, de se rappeler de quelqu'un sans aucun mérite ni rien de spécial. Il a insisté, il veut me voir", racontait récemment, dans un entretien à l'AFP, le religieux déjà nonagénaire.
 
"On dit qu'il veut me parler, je ne sais pas de quoi", mais "je m'adapterai, s'il veut une longue conversation, (elle sera) longue, ou s'il veut qu'elle soit courte, (elle sera) courte", disait-il simplement.
 
Puis le pape rentrera à Quito pour se réunir avec le président équatorien Rafael Correa et visiter la cathédrale, dans le c?ur historique de la capitale.
 
Dès son arrivée en Equateur dimanche, le pape François a encore une fois fait preuve de sa légendaire simplicité, acceptant de poser pour des "selfies" à l'aéroport et laissant un journaliste lui embrasser la main.
 
Lundi dans un sanctuaire de Guayaquil, face à 2.000 invités, dont des personnes malades et handicapées, il s'est aussi montré facétieux, bénissant les fidèles avant d'ajouter : "Non, je ne vais rien vous faire payer pour ça".