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Madagascar Rajaonarimampianina prêt à faire le ménage ?

6 juillet 2015, 13:35

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Madagascar Rajaonarimampianina prêt à faire le ménage ?

Hery Rajaonarimampianina, président de la République malgache, serait-il décidé à sauter le pas? Il a accordé une interview à quelques journalistes présents à Sainte-Marie pour le festival des baleines, samedi, il est probable que le chef de l’État soit décidé de faire un grand ménage pour juguler l’hémorragie politique et sociale de ces dernières semaines.

La politique, évidemment, est en pôle position, surtout après la dernière attaque de l’Assemblée nationale contre l’Exécutif, par la motion de censure contre le gouvernement. «J’entends tout, (…) le Président n’est pas crédule et sait ce qu’il doit faire dans de pareilles situations», a déclaré le locataire d’Iavoloha. À son habitude, le chef de l’État a joué l’ambigüité, mais a, néanmoins, semblé déterminé à frapper fort, pour mettre de l’ordre dans la pétaudière actuelle.


Devant la presse, Hery Rajaonarimampianina a vociféré contre l’attitude des députés, notamment de certaines entités politiques. Selon ses dires, ils lui ont adressé des lettres pour proposer leur conception du pacte de responsabilité recommandé par la Haute cour constitutionnelle (HCC). «Les let­tres sont envoyées, mais en parallèle, la destitution du Premier ministre est engagée. (…) Maintenant qu’ils ont échoué que se passera-t-il», a-t-il lancé.

«Cela suffit»
Des indiscrétions affirment que le président de la République envisage sérieusement de nettoyer devant sa porte, mais aussi au-delà. Un remaniement du gouvernement serait envisagé, la dissolution de l’Assemblée nationale est en option. La démission du gouvernement a été réclamée par certains députés frondeurs, à l’issue du vote de vendredi. Une fois l’humeur du moment retombée, quelques voix concèdent qu’un «remaniement», du gouvernement suffira à faire office de compromis. Un gouvernement verrouillé, toutefois, par une pléthore de dignitaires du parti «Hery vaovao ho an’i Madagasikara» (HVM), formation de ses principaux partisans. Mais, le vote de vendredi, indique que même une large tranche des députés HVM leur a tourné le dos. Ce qui pourrait être un argument pour faciliter la prise de décision de Hery Rajaonarimampianina.


D’autant plus qu’il parait toujours emballé par le pacte de responsabilité, avec les élus de Tsimbazaza, pour parvenir à une stabilité. Un argument qui pourrait convaincre le chef de l’Exécutif à revoir la composition gouvernementale selon le courant majoritaire à l’Assemblée nationale. Mais, «la concession ne signifie nullement faiblesse», a prévenu le locataire d’Iavoloha. Le chef de l’État ne semble, cependant, pas oublier qu’à deux reprises l’Exécutif s’est fait poignarder par la Chambre basse et garde la dissolution comme munition de réserve.


Outre les soupçons de corruption, cette épée de Damoclès, aurait convaincu certains députés à dire non à la motion de censure. Visiblement, conscient d’être largement minoritaire à Tsimbazaza, une hostilité entêtée des députés pourrait décider le président de la République à dissoudre l’institution législative. Cela, bien que les élus qui lui vouent un soutien sans faille semblent avoir eu le gage qu’il n’y aura pas de dissolution. Un argument qui pourrait repousser une décision du chef de l’État à recourir à la dissolution pourrait être l’incertitude de l’issue d’une élection législative anticipée.


Surtout que les partisans de Andry Rajoelina (Mapar), semblent encore des adversaires coriaces et que le parti «Tiako i Madagasikara» (TIM), renaît de ses cendres avec la présence au pays de Marc Ravalomanana, son fondateur. Les élections communales pourraient lui servir de baromètre pour évaluer le poids du HVM avant de se décider. A part la conjoncture politique, l’atmosphère sociale est aussi bouillonnante, surtout le dossier Air Madagascar.


«Cela suffit. J’ai déjà donné des directives pour résoudre ce problème. Nous allons trouver rapidement des solutions », a tonné le chef de l’État. Les indiscrétions affirment que des têtes pourraient tomber, mais aussi, que des sanctions ne sont pas à écarter.