Publicité

France : Les géants d'internet vont aider les associations face au djihad

28 mai 2015, 10:44

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

France : Les géants d'internet vont aider les associations face au djihad

Les géants du Web et des réseaux sociaux ont réuni mercredi à Paris des associations françaises pour les aider à "viraliser" des contenus visant à lutter contre la propagande djihadiste.

 

Plus de 1.600 Français (1.683) sont aujourd'hui impliqués dans les filières djihadistes irako-syriennes, contre 555 en janvier 2014, internet étant le principal "lieu" de radicalisation selon le gouvernement.

 

Après des débats sur le "djihad médiatique", Google, Facebook et Twitter ont animé des ateliers pratiques pour armer techniquement la société civile dans cette "guerre des idées".

 

"Lutter contre les contenus (djihadistes), les supprimer, ne suffit pas", explique à la presse Benoît Tabaka, de Google France. "On doit élaborer une autre démarche."

 

Le blocage et le déréférencement des sites faisant l'apologie du djihadisme est prévu par la loi depuis novembre 2014. Trente-six sites ont été bloqués à ce jour. Google France indique en revanche n'avoir reçu aucune demande de déréférencement.

 

"Notre idée, c'est d'aider les associations à viraliser au mieux leur contenu", renchérit Audrey Herblin-Stoop, de Twitter.

 

Outre un soutien technique et des conseils pour l'élaboration des contenus, Facebook subventionnera par exemple l'achat d'espaces sur son site par des associations engagées dans la lutte contre la radicalisation. Twitter leur accordera des bons pour des "tweets sponsorisés".

 

Une démarche déjà engagée dans de nombreux pays.

 

"En France, on a pris un peu plus de temps", reconnaît Audrey Herblin-Stoop. "C'est une question de culture, le contre-discours est une mécanique très anglo-saxonne".

 

Ces géants du Web expliquent préférer le travail direct avec les associations à un changement de leurs algorithmes qui viserait à mettre en valeur certains contenus. Car "quelquefois, un contre-discours efficace, c'est celui qu'on n'aura pas pré-identifié comme tel", souligne Benoît Tabaka.

 

Fin janvier, le gouvernement français s'est lui-même engagé sur le chemin du "contre-discours" en dévoilant un site appelé "stop-djihadisme", avec notamment une vidéo censée dissuader d'éventuels candidats.

 

Il a été vu plus de deux millions de fois à ce jour.

 

"L'Etat avait besoin d'afficher une position officielle", dit Christian Gravel, directeur du Service d'information du gouvernement, qui reconnaît qu'il s'agit d'un outil "naturellement insuffisant".

 

"A partir du moment où un outil (...) est estampillé avec le logo de l'Etat, la réception est limitée", ajoute-t-il.

 

"Il faut absolument faire en sorte qu'on puisse accompagner des militants du web associatif, qui ne seraient pas estampillés Etat et qui pourraient bénéficier d'une plus grande écoute" de la part de certaines personnes directement visées par les discours djihadistes.