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Madagascar : quatre mille «fonctionnaires fantômes» identifiés

22 mai 2015, 18:23

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Madagascar : quatre mille «fonctionnaires fantômes» identifiés

Grosse révélation de la part de Jean de Dieu Maharante, le ministre malgache de la Fonction publique. En marge de la cérémonie d’ouverture d’un atelier de lancement d’un projet  sur la réforme de l’administration baptisé «Ny fanjakana ho an’ny daholobe» (NFD), jeudi, il a annoncé que quatre mille agents de l’État n’ont pas de poste officiel. Ce chiffre concerne uniquement quatre ministères qu’il n’a pas nommés mais le recensement va continuer. Ces «fonctionnaires fantômes» vont donc être privés de salaire bientôt et pourront même être poursuivis au pénal.

«Nous allons poursuivre le recensement des agents de l’État. Un système biométrique va même être utilisé afin de renforcer le système de contrôle», a déclaré Jean de Dieu Maharante lors d’une interview accordée à la presse en marge de la cérémonie qui s’est tenue au Carlton.

Jean de Dieu Maharante a également parlé du renforcement des aspects de contrôle. Le rôle des inspecteurs de la fonction publique et aussi  leur recrutement vont donc être redéfinis et renforcés.

Notion de recevabilité
Selon le ministre, aucun des candidats au dernier concours de recrutement d’inspecteurs, par exemple,  n’a été retenu. «C’était peut-être le signe que  le niveau a été très bas mais aussi que, peut-être, ils n’ont pas encore compris ce qu’on attend des inspecteurs», a-t-il avancé.

L’amélioration de la fonction publique et des services publics fait partie des priorités de l’État dans le Plan national de développement (PND). Le projet NFD entre donc dans le cadre du Programme de réforme de l’administration (Prea), piloté directement par la prési­dence. D’ailleurs, le président Hery Rajaonari­mam­pianina a personnellement fait le déplacement au Carlton pour participer et proclamer l’ouverture officielle de l’atelier. Dans son discours, il a particulièrement insisté sur la notion de recevabilité, d’exigence de la qualité des services publics et de devoir de citoyen. «Les citoyens sont en droit d’exiger des services de qualité», a-t-il martelé après avoir fait un constat peu reluisant de la situation actuelle de l’administration.

Pour l’Union européenne, le projet NFD fait partie des deux volets de son appui visant à renforcer les institutions. Il est doté d’une enveloppe de quinze millions d’euros, issus du Xe Fonds européens de développement (FED). L’autre volet est octroyé sous forme d’aide budgétaire d’un montant de 78 millions d’euros au total dont 65 millions euros ont déjà été débloqués depuis l’année dernière.

«Le déblocage des treize millions restant dépendra encore de quelques critères comme  l’amélioration de la gouvernance et se fera de manière concertée avec le gouvernement. En tout cas, ce sera avant la fin de cette année», précise Antonio Sanchez Benedito, ambassadeur de l’Union européenne à Madagascar.