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Affaire BAI : Chuttoo met en cause le financement des partis politiques

9 avril 2015, 19:45

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Affaire BAI : Chuttoo met en cause le financement des partis politiques
«Le financement des partis politiques est le fondement même du trafic d’influence, de la fraude et la corruption. C’est un moyen pour les partis politiques de faire du blanchiment d’argent», a déclaré Reaz Chuttoo, président de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP), ce jeudi 9 avril. Face à la presse, à Rose-Hill, le syndicaliste a affirmé qu’ «avec l’affaire BAI, c’est le moment pour le gouvernement de voir la réglementation du financement des partis politiques, comme il en a pris l’engagement.» 
 
Selon Reaz Chuttoo, «pendant les dix dernières années, la BAI a été un de ces groupes qui avaientt des relations privilégiées avec le pouvoir.», Toutefois, indique-t-il, ce n’est pas le premier cas de «Ponzi Scheme». «Dans le passé, il y a eu le scandale IOIB, le saga MCB-NPF, la boîte noire d’Air Mauritius, entre autres. Ce sont tous des groupes qui avaient des liens privilégiés avec le pouvoir politique», a affirmé le syndicaliste.  
 
Et d’ajouter que ce qui a été découvert n’est que «le sommet de l’iceberg». «L’hôpital Apollo Bramwell doit une forte somme d'argent au Central Electricity Board d’énergie impayée. Mais on n’entend rien de tout ça.» 

Augmentation salariale sur le secteur sucre

Par ailleurs, a souligné Reaz Chuttoo, la CTSP a déclaré litige auprès des compagnies où elle est représentée. Cela, après que la Cour suprême a rendu son jugement en faveur des employés qui ne tombent pas sous la Mauritius Sugar Producers’ Association. «Le jugement est clair : l’augmentation de 14 % doit être basée sur le salaire perçu à l’heure actuelle, et le non le salaire de base. Or, les employeurs regroupés sous la Cane Growers’ Association ne payent pas l’arriérage datant de 1994, basé sur le salaire de base», dit le syndicaliste. Il invite les laboureurs non syndiqués de se joindre à la CTSP. Celle-ci compte déposer une plainte en cour. 

Des actions pour dénoncer l’exploitation dans le secteur privé 

Revenant sur la situation précaire de quelque 100 000 employés qui toucheraient moins de Rs 5 000 par mois, Jane Ragoo, secrétaire général de la CTSP, annonce la tenue d’une action sydicale devant la Poste de Rose-Hill, où le syndicat dénoncera l’exploitation des employeurs. Le syndicat prévoit aussi un défilé de Rose-Hill à Beau-Bassin à ce même propos. 

«La déportation des ouvriers bangladais est illégale» 

La CTSP a aussi exprimé sa solidarité envers les ex-employés bangladais de CMT de Phoenix, déportés suite à une grève tenue dans le sillage de la disparition d’un de leurs compatriotes. «Cette déportation est illégale et anticonstitutionnelle. On aurait dû passer ces personnes sur un board disciplinaire, et non les expulser manu militari», affirme le président du syndicat.