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Travail social: zoom sur des jeunes qui pensent aux autres…

22 mars 2015, 15:06

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Travail social: zoom sur des jeunes qui pensent aux autres…
C’est ce mardi 17 mars, durant la semaine, que la journée mondiale du travail a été célébrée. Ils ont osé aller vers les autres oubliant leur propre quotidien. La parole à de jeunes mauriciens engagés.
 
Le désintérêt des jeunes pour le social est total. Constat d’Eddy Sadien du Regrupman Travayer Sosyal. Selon lui, la faute incombe surtout aux «parents qui encouragent leurs enfants à courir derrière l’argent». Dans le cadre de la journée mondiale du travail social, célébrée cette semaine, soit le 17 mars, nous sommes allés à la rencontre de ces jeunes qui, eux, oublient leur quotidien pour parler aux autres. 
 
Shidan Ragavoodoo, fondateur de l’ONG Bring A Smile Link est issu d’une famille qui lui a appris très jeune âge à aider son prochain. Le jeune homme de 26  ans explique avoir choisi le travail social pour «mettre son intelligence au service des autres». 
 
«Pour moi, c’est ça être humain», souligne notre interlocuteur. Mais, cette voie n’est pas de tout repos… Car, dit-il, il se heurte souvent à l’égoïsme des gens. D’autant que certaines compagnies cherchent à tirer profit de la pauvreté d’autrui à travers le Corporate Social Responsability (CSR), confie Shidan Ragavoodoo.
 
Ce dernier est aussi d’avis que c’est des contraintes légales empêchent les jeunes de se lancer dans travail social. Il parle notamment de par son expérience personnelle : «Il faut un permis pour aider les autres», ironise Shidan Ragavoodoo, qui expliqué qu’il tentait de convertir son ONG en un collectif mais a buté sur nombre d’aspects légaux.  

Le sourire sur leur visage

Sean Fourmacou, fondateur de Youth Sceal, une ONG qui promeut les jeunes dans le monde du travail, confie que, souvent, sur le terrain, il se heurte à des phrases assassines du genre : «Tu as eu une enfance heureuse alors pourquoi veux-tu nous aider.» Mais, lui, explique avoir opté pour le social parce qu’il croit en l’égalité des chances.
 
«Faire du social, c’est un peu comme ma contribution pour l’égalité des chances», soutient Sean. Ce dernier déplore toutefois le manque de collaboration entre les ONG. Et la bataille pour avoir des fonds n’arrange en rien leurs relations. A tel point que Sean Fourmacou affirme avoir même songé à tout arrêter. Mais ce qui l’accroche : le sourire qui revient sur le visage de ceux qu’il aide. 

Le moteur : la passion

Dean Rungen, 25 ans, a, lui, compris l’importance du travail social dès sa petite enfance. Ses parents étant des travailleurs sociaux, il a pu constater la misère et la détresse des autres quand ils l’emmenaient avec lui. C’est à l’âge de 13 ans qu’il fait ses premiers pas dans ce milieu. Aujourd’hui, il n’est pas seulement travailleur social mais aussi bénévole au groupe A de Cassis/LacazA. 
 
 
Et s’il est passionné par ce qu’il fait, il n’empêche qu’il bute au quotidien sur nombre de difficultés. Mais abandonner n’est pas une solution, fait-il ressortir. «Le social me passionne et je prends plaisir à exercer mon métier», confie Dean Rungen. D’ailleurs, l’année dernière il a remporté le The Outstanding Young Person Award 2014. 

«Victime de remarques déplaisantes»

A 23 ans, Vince Pillay souffre de spasticité. Mais cela ne l’empêche pas d’aider les autres. «Ma main droite ne bouge pas. Du coup, il y a beaucoup de personnes qui me lançaient des remarques déplaisantes. C’est ce qui m’a motivé à aider mon prochain car je me dis qu’il doit y avoir d’autres personnes comme moi», confie le jeune homme. 
 
De là, c’est le déclic mais ce n’est que quand le problème des étudiants népalais éclate qu’il commence à s’investir dans le social. Mais, il ne savait pas par où commencer. C’est sa rencontre avec Jeff Lingaya qui le guidera sur cette voie. « Il m’a transmis beaucoup de connaissances sur le terrain. J’espère pouvoir en faire autant. Avec lui, j’ai mené le combat contre le charbon et d’autres causes», confie notre interlocuteur. 
 
Mais Vince Pillay a aussi eu du mal à faire comprendre son choix à sa famille. D’autant que cela l’a fait rater beaucoup de réunions familiales. Mais qu’importe : il affirme être bien décidé à évoluer dans ce milieu. 
 
«J’espère pouvoir transmettre aux autres tout ce que j’ai appris lor koltar. J’invite les jeunes  à sortir du monde virtuel  et à prendre conscience qu’ils ont un devoir envers leur prochain», souligne notre interlocuteur.