Publicité

Liberté de la presse: on peut tout dire mais…

27 février 2015, 14:17

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Liberté de la presse: on peut tout dire mais…
On peut tout dire, tout écrire, du moment qu'on reste dans les limites imposées par les lois du pays… et, le cas échéant, par soi-même. C’est le consensus dégagé hier, jeudi 26 février, par Philippe Forget, Sedley Assonne et Me Ashok Radhakissoon, lors d'un débat sur la liberté de la presse, organisé par l'institut Jean Margéot et animé par Rodney Coco. 
 
Il y a les limites de la loi certes, mais il y a aussi l'éthique ou la déontologie qui varie d'un journal à un autre, ou d'un pays à un autre, a rappelé Me Radhakissoon. Ces «self-imposed limits» peuvent être relatives à une politique éditoriale délibérée ou la personnalité propre d’un journal, ou encore son code de déontologie, si ce n’est aux fragilités intrinsèques au pays dans lequel on vit. 

Vivre-ensemble un bien commun

Par exemple, à Maurice, le vivre-ensemble est un bien commun qu'il faut soigner en permanence. Philippe Forget a ainsi rappelé qu'en favorisant le mauricianisme, qui est au cœur même de sa ligne éditoriale du groupe, «les publications de La Sentinelle font le choix délibéré de privilégier ce qui nous rassemble au détriment de ce qui nous divise». C'est d'autant plus important car les politiciens sont friands du compartimentage ethnique de la population à des fins électoralistes – le fameux «divide and rule» datant de l’ère britannique. 
 
Sedley Assonne a rappelé qu’un ministre actuel se retrouve condamné par la justice pour avoir saccagé les locaux de La Sentinelle (pris en flagrant délit par des photographies de presse). En France où des kalachnikovs ont fait taire à jamais des férus de liberté d'expression - depuis l’on s’interroge suis-je Charlie ? 
 
Sedley Assone dit non. Philippe Forget dit oui, mais il précise qu’il n’est pas  Charlie Hebdo. Le vicaire général rappelait, quant à lui, que le cardinal Jean Margeot avait, au temps du Newspaper & Periodicals Act, paye la caution des représentants du journal Lalit au motif de sauver leur liberté de  continuer à critiquer, notamment l’Eglise, afin que lui… puisse leur répondre ! Bel exemple de liberté intellectuelle respectant la pluralité d’opinion.  
 
En guise de conclusion, l’assistance aura retenu que «si tout peut, dans ses limites, se dire, il y aura forcément des ‘offensés’ et il est clair que la dernière convention, alors, est de répondre sur le même plan que ce qui a offensé, c’est-à-dire sur le plan du débat et des idées, pas de l’insulte, de l’émotionnel, de la parole ‘révélée’  et inattaquable ou, ultime dérapage, le kalachnikov !»