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On a testé: Resto Coolen – Chez Ram, à Grand-Baie

15 février 2015, 10:09

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On a testé: Resto Coolen – Chez Ram, à Grand-Baie

Aujourd’hui, nous prenons la route de Grand-Baie pour découvrir (ou redécouvrir) le restaurant Coolen – Chez Ram. En plus dudit Ram, qui tient la barre depuis 30 ans, vous y croiserez aussi toute sa famille aidant au service, une trentaine de savoureux plats indiens et mauriciens et une décoration à faire pâlir d’envie les amateurs de brocante et autres collectionneurs compulsifs du monde entier.

 

Note : 8/10

 

Heure : 20 h 30. Seule lueur ou presque éclairant la route côtière, le restaurant nous invite en présentant une carte remplie de noms exotiques auxquels nous ne résistons pas longtemps. Nous avons l’embarras du choix pour la table, le restaurant familial n’a pas encore été pris d’assaut par la clientèle. La soirée restera calme, ponctuée de temps à autre par le passage des kanwar des pèlerins de la Maha Shivaratree, débutant leur périple jusqu’à Grand-Bassin.

 

Ambiance : Malgré la teneur locale des plats, nous nous intégrons parfaitement à la clientèle, composée à 90 % de touristes. Même si nous ne pouvons pas encore rivaliser avec le bronzage des couples et des familles, ayant visiblement fréquenté les plages mauriciennes avec plus d’assiduité que nous. Nous approuvons la tentative courageuse des parents pour faire découvrir aux plus jeunes les mets typiques du pays, qui ne feront malheureusement pas le poids face aux indétrônables frites.

 

Quant à la décoration, elle pourrait aisément remplir à elle seule la page «à ne pas faire» d’un magazine spécialisé, mais nous ne sommes pas décorateurs et nous ne posons donc qu’un regard amusé devant le mélange qui nous entoure. Toute en bois, la salle s’apparenterait presque à un chalet de montagne, coucou suisse et nappe à carreaux à l’appui, et la présence de fondue savoyarde ou de raclette au menu ne nous aurait à la limite pas surpris. S’y retrouvent pêle-mêle, photos souvenirs d’anciens clients, parmi lesquels nous reconnaissons Johnny Hallyday himself, guirlandes de Noël, peintures, pubs Coca-Cola… Les coquillages géants et le homard au-dessus de la porte compléteront le tableau «cabanon de pêche» du grand-père. Cet aspect rustique et un peu kitsch de l’établissement ne plaira pas à tout le monde mais, à coup sûr, alimentera la conversation en attendant vos plats.

 

Service : C’est la famille entière qui se met ici au service du client. Les deux fils de Ram officient en salle, et on sent qu’ils veulent faire honneur à l’établissement familial qui s’est établi dans les années 70 à Grand-Baie. Yoven et Yovin, en futurs repreneurs de l’affaire, dispensent petits avis et conseils avisés sur la carte, ce qui est très apprécié quand vous ne savez que choisir. Ils ne perdent jamais patience même quand vous avouez «ne pas être très branchée fruits de mer». Jamais à court d’attentions, ils sont à l’affût du moindre détail, allant jusqu’à remarquer que vous avez fait tomber votre fourchette sans être présent dans la salle à ce moment (fait encore inexpliqué lors de la rédaction de cet article).

 

Le repas : Installées près d’une authentique vitrine à souvenirs, nous passons aux choses sérieuses. Celle-ci est remplie de mini-bouteilles d’alcool venant du monde entier qui, promis, sont restées intactes après notre passage. À ses débuts, le lieu était connu pour être un bar accueillant les pêcheurs du coin. Et si la nourriture a pris le pas sur les boissons, l’univers marin est toujours à l’honneur. Filet de vielle rouge grillée, bénitier de crabe, calamar, gambas, langouste, pieuvre, toute la mer a rendez-vous dans votre assiette. Pour l’occasion, nous nous laissons tenter par la pêche du jour, un capitaine relevé d’une délicieuse sauce beurre-citron. Et même si l’image que nous offrons à nous débattre avec nos arêtes n’est pas très glamour (à déconseiller pour la Saint-Valentin me fait justement remarquer ma voisine), il faut reconnaître que le plat vaut le détour.

 

Depuis peu, des recettes indiennes sont venues se greffer aux plats mauriciens typiques comme le curry de poisson ou la rougaille de gambas. La cause : l’arrivée d’un nouveau chef venu du nord de l’Inde, qui propose du curry de poulet, des crevettes façon Goa ou des morceaux d’agneau mijotés. Cela, dans une volonté de renouer avec la cuisine de leur région d’origine, nous confiera Ram. Si vous avez un petit appétit, je vous conseille vivement de faire l’impasse sur l’entrée pour garder une place pour la banane ou l’ananas flambé, baignés dans le caramel, et qui vous fera culpabiliser seulement le temps d’avaler la première bouchée.

 

Value for money : Un dîner entrée-plat-dessert restera assez onéreux, mais les saveurs «du débarcadère», attrait principal de la carte, restent accessibles. Il faut compter entre 200 et 300 roupies pour la plupart des plats, les rares exceptions étant les gambas et les plateaux de fruits de mer. La majeure partie des habitués étant des touristes, ils apprécient sans doute de payer si peu cher un poisson et des fruits de mer frais qui, une fois rentrés, leur coûteront sûrement le double.

 

Prochaine visite: Pour goûter aux plats indiens et voir ce que vaut cette nouvelle touche dans la carte. L’abus de banane flambée risque cependant de devenir rapidement un problème et il faudra envisager de rentrer à pied de notre prochaine virée culinaire.