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L’ex-PM soupçonné d’avoir menti au CCID

7 février 2015, 08:07

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L’ex-PM soupçonné d’avoir menti au CCID
L’enquête ouverte contre Navin Ramgoolam pour blanchiment d’argent commence à ressembler à un mauvais polar. Le Central Criminal Investigation Department (CCID) a décidé en début de soirée d’hier, mardi 10 février de convoquer l’ex-Premier ministre pour la poursuite du décompte des billets gardés dans ses deux coffres-forts.
 
Le leader du Parti travailliste (PTr) a été invité par le chef du CCID, l’assistant commissaire de police (ACP) Heman Jangi, à se présenter au plus vite aux Casernes centrales vers les 19 heures passées. Et, si ce dernier s’est montré intransigeant, c’est qu’il a de fortes raisons de penser que l’ex-chef du gouvernement a «menti» sur certains aspects de l’affaire ainsi que sur son état de santé. 
 
Navin Ramgoolam avait, en effet, soumis au CCID un certificat signé par un médecin de la clinique Apollo Bramwell hier matin, indiquant qu’il ne pouvait participer au décompte pour cause de pneumonie.

Navin Ramgoolam pas admis en clinique

Or, dans la journée d’hier, le CCID a obtenu des informations selon lesquelles Navin Ramgoolam n’a pas été admis à cette clinique mais qu’il se trouvait en sa résidence, à Riverwalk, Vacoas. Cela s’ajoutant au fait qu’il aurait aussi «menti» aux enquêteurs au sujet des codes des deux coffres-forts saisis à son domicile vendredi soir, l’équipe de l’ACP Jangi a décidé qu’il était dans l’intérêt de l’enquête de poursuivre le décompte, au cas où il «disperserait» d’autres biens.
 
Si l’ACP Jangi soupçonne Navin Ramgoolam de «mentir», c’est que ce dernier avait déclaré à ses hommes lors de la perquisition à son domicile vendredi soir que les codes des coffres-forts étaient en possession de son épouse. Or, entendue lundi, Veena Ramgoolam a indiqué aux enquêteurs qu’elle en ignore les codes et que seul l’ex-Premier ministre avait accès à ces coffres-forts. Après le second décompte, Navin Ramgoolam avait, ce jour-là, quitté les Casernes centrales sans elle. Elle est donc rentrée chez son père, à Floréal.

Les autorités judiciaires menées en bateau 

Le CCID soupçonne aussi Navin Ramgoolam d’avoir mené les autorités judiciaires en bateau samedi afin d’obtenir la liberté conditionnelle. Il avait soutenu n’avoir pas les codes des coffres-forts mais s’est présenté avec aux Casernes centrales le lendemain pour le décompte. «C’est clairement du malingering (NdlR : simulation)», explique une source haut placée.
 
Hier, c’est aux alentours de 21 heures que l’ex-Premier ministre est arrivé aux Casernes centrales en compagnie d’une poignée d’avocats pour la poursuite de l’exercice. Un montant de Rs 15 millions a été compté dimanche et Rs 10 millions dans l’un des coffresforts lundi. Ajoutée aux Rs 5 millions retrouvées à son domicile vendredi, cette somme totalise Rs 30 millions.
 
Au CCID, au vu de la montagne d’argent dans les deux coffres-forts, l’on estime que le montant devrait se situer dans la fourchette de Rs 500 millions à Rs 800 millions. C’est ce même montant que Nandanee Soornack, l’amie de Navin Ramgoolam, est soupçonnée d’avoir emporté en Italie au lendemain du scrutin du 10 décembre.
 
Si le CCID a rué dans les brancards hier, c’est aussi parce que l’hôtel du gouvernement estime que cette affaire est en train de traîner en longueur. Et que le décompte peut se poursuivre la nuit.