Arrêté dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Rosita Cupidon, il a très vite avoué l’avoir tuée. Mais le suspect, un adolescent de 17 ans habitant le village de Terre-Rouge, à Rodrigues, cette fois nie catégoriquement avoir violé la sexagénaire, dont le corps sans vie a été découvert le mercredi 29 octobre.

Le jeune homme soutient qu’il n’avait aucune intention de tuer Rosita Cupidon, une veuve sans enfants de 65 ans, qui n’était autre que sa grand-tante ; lorsqu’il s’est rendu chez elle, c’était, dit-il, dans l’unique but de cambrioler sa maison.

Or, dans son rapport d’autopsie, le médecin légiste, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, en date du 30 octobre, devait conclure que le décès était dû à une fracture du crâne ayant provoqué une hémorragie, confirmant aussi que la victime avait subi des violences sexuelles.

Le suspect est actuellement en détention policière au poste de police de Plaine-Corail, en attendant sa prochaine comparution en cour fixée à lundi. Et aussitôt que l’enquête sera bouclée, le jeune homme sera référé au Rehabilitation Youth Centre, à Maurice.

L’adolescent a un casier judiciaire chargé, ayant, à maintes reprises, eu des démêlés avec la justice pour des délits mineurs. Ayant échoué aux examens du Certificate of Primary Education, il a suivi des cours du cycle préprofessionnel, ainsi que le Second Chance Programme au centre du Mauritius Institute of Training and Development de Le Chou jusqu’à l’année dernière.

Le jour du meurtre, il avait été arrêté dans le cadre d’une enquête sur un vol de téléphone portable. Vol qui aurait été commis par un autre jeune, tandis que l’habitant de Terre-Rouge aurait été chargé de le revendre. Une fois l’objet vendu, le présumé meurtrier aurait dépensé l’argent sans donner le moindre sou à son camarade. Ce dernier aurait toutefois insisté pour obtenir sa part du butin.

C’est donc pour trouver de l’argent que le jeune habitant de Terre-Rouge s’était rendu chez sa grande tante, qui vivait dans la même localité. Mais cette dernière l’ayant pris la main dans le sac et l’ayant reconnu, il aurait décidé de la tuer pour la réduire au silence. Avant de la «pike avek cizo» pour être certain qu’elle avait rendu l’âme et de prendre la fuite en abandonnant sa victime sur place. Quant à la police, elle avait un moment privilégié la thèse de la torture pour expliquer les coups portés avec les ciseaux.

Lors de l’arrestation de l’adolescent, les enquêteurs de la Criminal Investigation Division de Port-Mathurin, sous la supervision du Sub Inspector Govinden Rungasamy, auraient eu de sérieux soupçons contre lui concernant ce meurtre. Pressé de questions, le suspect, dont la grand-mère est la soeur de Rosita Cupidon, avait balancé le nom de deux hommes d’une trentaine d’années. Ces derniers avaient également été  arrêtés avant d’être relâchés, faute de preuves tangibles. Le suspect avait aussi déclaré aux enquêteurs avoir consommé de l’alcool ce jour-là.

Une reconstitution des faits a eu lieu sur les lieux du drame le 4 novembre sous forte escorte policière. Pour rappel, le corps de la victime avait été découvert à moitié dévêtu dans la cour de son voisin à Terre-Rouge, chez qui elle avait vraisemblablement essayé d’aller chercher du secours. Des prélèvements ont été acheminés à Maurice au Forensic Science Laboratory aux fins d’analyse.