Loin d’avoir les traits tirés ou de se mouvoir au ralenti, à 90 ans, Maurice Publicité Ogilvy & Mather, est de plus en plus jeune et dynamique. Sans pour autant faire l’impasse sur son expérience. Son Managing Director, Jean Jacques de Robillard, nous livre ses impressions sur la première agence de publicité mauricienne qui a su perdurer malgré la concurrence.

Comment les choses ont-elles évolué en 90 ans ? Le temps de quelques minutes de réflexion, Jean Jacques de Robillard explique que ce qui a réellement changé, ce sont les supports de la publicité et les techniques, notamment avec l’expansion de l’espace  médiatique et l’arrivée des médias sociaux. «Dans les années 60, par exemple, il n’y avait que six médias, dont la presse écrite et la radio», fait-il ressortir. La clientèle, dit-il, est toujours à la recherche de support conventionnel tels les journaux ou la radio, mais aujourd’hui, la publicité peut davantage compter sur des publications spécialisées, ce qui fait que les campagnes sont désormais plus ciblées.

Maurice Publicité a été fondée en 1924, avec un capital de Rs 24 000. Ce n’est qu’en 1996 qu’elle s’est affiliée à Ogilvy & Mather – une des plus grandes agences de publicité internationale. «Grâce à cela, nous avons grandement bénéficié de l’expertise, de la technologie et du réseau mondial du groupe», souligne Jean Jacques de Robillard. La boîte compte aujourd’hui une quarantaine d’employés dans son bureau, sis à Riche-Terre.

Comment a-t-elle survécu à la multiplication d’agences de publicité qui ont émergé au fil des années? Quel est son atout majeur ? Pour Jean-Jacques de Robillard, contrairement à plusieurs autres agences, Maurice Publicité ne se contente pas de faire uniquement du slogan ou du design : elle propose une large gamme de services allant du corporate brand advertising jusqu’à l’évènementiel, en passant par le packaging design et le media strategy & buying, entre autres. De plus, l’agence a une clientèle fidèle et compte aussi sur un partage du marché avec les autres agences.

En ce qu’il s’agit de la campagne publicitaire, Maurice Publicité Ogilvy & Mather a, dans son portfolio, une pléiade de projets à son actif. La publicité la plus connue demeure la campagne «Bel Bel Caddie» pour la chaîne de supermarchés Winner’s ou encore celle lancée lors de la grande sécheresse de 1995, «Anou pren kont nou dilo», qui avait eu, selon notre interlocuteur, un impact sans précédent sur la population. Il cite, en effet, un sondage mené par la firme DCDM, quelques mois après la campagne, qui révèle que «95 % de la population avaient changé leur attitude suite à cette campagne.»

Quant à l’avenir du secteur de la publicité, Jean Jacques de Robillard est d’avis que les Marketing managers locaux doivent prendre en considération l’importance de la communication digitale dans leur stratégie de communication. Et d’expliquer, à titre d’exemple, que «dans les pays industrialisés, le budget de la communication digitale dépasse les 50 % du budget total de l’annonceur.» Ainsi, indique-t-il, il faut absolument encourager les entreprises à investir dans ce créneau. Et c’est dans ce but qu’un atelier a lieu en ce moment à l’hôtel Voilà, à Bagatelle. Maurice Publicité Ogilvy et Mather, elle, continue de tracer son petit bout de chemin.