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Phantom of the opera: l’esprit était là

1 septembre 2014, 10:55

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Phantom of the opera: l’esprit était là
Barre placée haut d’abord pour les voix. Sophie Némorin, la chef des choeurs du conservatoire François Mitterrand, surclasse clairement les autres. Le rôle de Christine Daaé est physique car presque omniprésent sur scène. Il exige de la mezzo soprano d’exécuter, en ouverture, quelques pas de ballerine. Ce que Sophie Némorin fait sans peine. Avant de rendre justice au duo romantique, au solo émouvant ainsi qu’au duel vocal avec le fantôme menaçant. Nous sommes à la première de The Phantom of the Opera qui s’est tenu vendredi soir, au J&J Auditorium. Et le conservatoire François Mitterrand y a livré une adaptation honorable de cette pièce.
 
Sophie Némorin confirme qu’elle est une valeur sûre du chant lyrique, à tel point qu’elle écrase son jeune partenaire, Christophe Montenot, qui a encore du chemin à faire. Jean Paul Desveaux, dans le registre du fantôme, a aussi livré une performance honorable, même si son jeu n’est pas aussi fluide que sa voix. Le couac est venu d’Eve Hanna. La prestance ne suffit pas pour s’attaquer au rôle d’une prima donna capricieuse et superstitieuse. La mise en scène a tenté de limiter les dégâts en faisant mimer par les choeurs, le mal aux oreilles, lors de ses roucoulades, mais cela n’aura pas suffi pour calmer le nôtre.
 
Sautant ces obstacles, la baguette de Claudie Ricaud a fait sonner l’orchestre du conservatoire. Sous les feux d’artifice du chandelier, la quarantaine de musiciens a porté l’oeuvre avec brio. Preuve que l’orchestre du conservatoire peut tenir la distance, sur deux heures et demie. Après plus de 25 ans d’existence, l’orchestre du conservatoire a franchi de manière audible de nombreux paliers. Nous ne pouvons que l’encourager sur la voie du progrès.
 
Bond en avant aussi du côté technique. Le grand écran, qui donnait de la profondeur au fond de scène, n’était pas qu’un simple élément du décor. Une bonne idée reprise de la version montée pour le 25e anniversaire de The Phantom of the Opera. Sauf que la passerelle qui passe juste devant l’écran – bien qu’utile pour montrer le fantôme traînant Christine Daaé vers son antre – a quelque chose de gênant pour l’oeil.
 
Le spectacle est en tout cas bien servi par les lumières. Surtout lors du duo romantique au clair de lune, sur le toit de l’opéra. Ainsi que par les feux d’artifice. Tant pis pour les quelques secondes de décalage entre la gestuelle du fantôme et le déclenchement des étincelles, le chandelier, lui, produit son effet de surprise escompté. Si pour obtenir les droits de monter The Phantom of the Opera, il fallait lire sur l’affiche «an amateur conservatoire production», à sa façon, la troupe a fait honneur à l’oeuvre d’Andrew Lloyd Webber.