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Fadhil Korimbocus: un jeune de banlieue élu conseiller municipal en France

28 août 2014, 13:00

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Fadhil Korimbocus: un jeune de banlieue élu conseiller municipal en France
Modeste, sûr de lui, passionné d’histoire et de politique, Fadhil Korimbocus est très loin du cliché du jeune de banlieue française. A seulement 21 ans, le jeune homme, dont les parents sont mauriciens, a été élu au conseil municipal de Noisy-le-Sec, dans le 93, lors des dernières élections municipales françaises tenues en mars. Une fierté pour son père et sa mère, qui ont émigré en France en 1987. Fadhil Korimbocus y est né en 1993.
 
Egalement président des Jeunes démocrates du 93e arrondissement, le jeune homme affirme que son but est de «pousser les jeunes de banlieue à prendre leur destin en main et à ne pas attendre que les politiciens fassent quelque chose pour eux». Passionné de politique depuis son plus jeune âge, cet étudiant en deuxième année d’éco-gestion explique avoir choisi le Modem, parti du centre dirigé par François Bayrou, car les deux principaux partis du pays ont échoué à ses yeux.
 
«Cela fait 50 ans que le PS et l’UMP nous dirigent, et les deux ont échoué. L’UMP est devenu très raciste, et la situation actuelle en France prouve que le PS n’est pas à la hauteur», soutient-il. Il choisit donc le centre, un bord qui lui «va bien», selon ses dires.
 
C’est en 2011 que commence l’aventure politique de Fadhil Korimbocus. Souhaitant s’engager pour «servir», il commence à militer pour le Modem. Il n’a alors que 18 ans. Petit à petit, il gravit les échelons, et se retrouve, l’année suivante, candidat suppléant pour les élections législatives. A 20 ans, il est élu à la présidence des Jeunes démocrates de sa région et rencontre le maire de sa commune, dont le parti est allié au Modem. «De fil en aiguille, raconte le jeune conseiller, je me suis retrouvé candidat aux élections municipales».
 
S’il avoue être toujours en train d’apprendre le travail de conseiller municipal, cette nouvelle tâche ne lui pèse pas beaucoup : «Je n’ai pas de fonctions très importantes. J’assiste à des cérémonies, c’est souvent très solennel, et parfois émouvant.»
 
Malgré sa passion pour la politique, le jeune homme ne compte pas en faire une carrière. «Je n’ai pas vraiment d’ambitions personnelles, je me suis engagé pour servir les autres et pour aider les jeunes des banlieues. Au départ, je ne voulais même pas être élu», confie-t-il.
 
Toujours est-il que son élection au conseil municipal a causé une vive émotion parmi ses proches. «Toute la famille était très émue, tout le monde avait les larmes aux yeux», se souvient Fadhil Korimbocus. «Mon père n’aurait jamais imaginé que son fils serait un jour un élu de la République française… Notre famille est plutôt pauvre, nous vivons en banlieue, c’est donc une vraie fierté.»
 
Malgré ses nouvelles responsabilités, le jeune homme déclare n’avoir pas changé, confiant même qu’il se rend au conseil municipal en t-shirt. «Je n’ai porté un costume qu’une fois, à l’occasion de l’élection du nouveau maire», précise-t-il. Fan de football et de l’Olympique Lyonnais, il envisage de faire carrière dans le management sportif.
 
Malgré une vie bien remplie en France et son engagement politique, Fadhil n’a jamais oublié ses racines. Il était d’ailleurs en vacances à Maurice récemment, et en a profité pour approfondir ses connaissances sur ses origines. Il a visité plusieurs sites historiques comme l’Aapravasi Ghat, et explique avoir retrouvé l’ancêtre de sa famille, un «coolie venu sur l’île au XVIIIe siècle». Ce fut un moment très émouvant pour le jeune homme.
 
Admirateur des grandes causes et des grands hommes, particulièrement Nelson Mandela, ce jeune élu à l’avenir prometteur explique être «très attaché à Maurice et à son histoire. C’est un pays qui a beaucoup souffert, mais on ne doit jamais oublier d’où on vient».
 
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