Publicité

Philippe Chu: vieux loup de la Bourse

23 juillet 2014, 13:11

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Philippe Chu: vieux loup de la Bourse
À 89 ans, Philippe Chu jongle avec des investissements boursiers au quotidien. Cet ancien homme d’affaires qui a du flair nous fait part de son expérience boursière, lui qui a tout appris sur le tas.
 
Quelle est la différence entre un investisseur en bourse débutant et un investisseur expérimenté? Il n’y en a qu’une, mais elle est de taille: l’expérience. Et de l’expérience, Philippe Chu en a. À 89 ans, il jongle avec des investissements boursiers au quotidien. Pour lui, la bourse en tant que support d’investissement ne devrait pas faire peur. Loin de l’image de l’investisseur type, cet ancien homme d’affaires qui a du flair nous fait part de son expérience boursière, lui qui a tout appris sur le tas.
 
Ce vieux loup de la Bourse de Maurice est connu et respecté dans le milieu. Philippe Chu est d’abord réticent à parler de son succès. Mais une fois la conversation entamée, il laisse apparaître l’image d’un homme au grand coeur, généreux, et qui cherche à partager ses connaissances. «J’ai connu cette belle expérience d’investisseur en bourse et je la recommande à d’autres personnes», confie-t-il.
 
Son histoire commence dans l’Empire du Milieu: ses parents sont originaires de Chine. «On habitait à Port-Louis, nous avons eu une enfance très dure», se souvient le retraité. À 17 ans, Philippe Chu est déjà orphelin de père et doit impérativement mettre la main à la pâte pour faire vivre sa mère et ses soeurs. «Je n’ai pas eu droit à des études secondaires. Encore moins à des études en finances», poursuit notre interlocuteur. Veuve, sa mère ne ratait jamais une occasion d’encourager ses enfants. «Soyez très économes et vos économies, vous les ferez fructifier», leur répétait-elle. En s’appuyant sur cette devise, le jeune homme s’est construit son patrimoine.
 
Il rencontre ses premiers succès en tant qu’entrepreneur. Partenaire dans une PME, il va apprendre à mieux cerner les rouages des affaires, à palper la santé financière d’une compagnie. Aujourd’hui, cet autodidacte est passé maître dans l’analyse des fondamentaux d’une société cotée en bourse. Il décrypte avec justesse les rapports financiers annuels des sociétés inscrites sur le marché bousier et s’en sert pour savoir où investir.
 
Philippe Chu admet qu’on ne peut pas éviter de faire des erreurs. Mais en bourse, il s’agit avant tout de limiter les conséquences de ces erreurs, insiste-t-il, et ainsi contourner les grosses déconvenues. Ses analyses se basent, entre autres, sur la Net Asset Value. «Mais il faut savoir que qui ne risque rien n’a rien. Un mauvais rendement lors d’un investissement boursier ne veut pas dire qu’il faut vendre tout de suite ses actions», tempère Philippe Chu. Afin de diminuer l’impact psychologique des décisions lors de la revente des actions, il est nécessaire de se fixer des objectifs de vente aussi bien en termes de moins-values que de plus-values.
 
La bourse est affaire de sang-froid. «Il ne faut surtout pas céder à l’euphorie ou, au contraire, à la panique lorsque les valeurs s’effondrent», conseille l’ancien homme d’affaires. Et d’ajouter qu’il ne faut pas s’arrêter en cas de pertes récurrentes. «En cas de baisse d’une action, vous devriez être plus patient au lieu de vendre avec une perte. Analysez le marché et attendez, si besoin est, une remontée.» Philippe Chu soutient que la bourse est loin d’être un jeu de hasard: c’est un investissement bien réfléchi qui ne rapportera qu’à long terme, explique le doyen. Lui qui a débuté son parcours florissant en faisant l’acquisition de 2 000 actions d’ASL en sait quelque chose.