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Atteint de dystrophie musculaire, Keshav Bundhoo milite pour la mobilité des handicapés

10 juin 2014, 13:30

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Atteint de dystrophie musculaire, Keshav Bundhoo milite pour la mobilité des handicapés

Au fil des années, son ordinateur est devenu son compagnon de route et sa fenêtre sur le monde. Mais le monde, c’est à bord d’une voiture que Keshav Bundhoo, qui est atteint de dystrophie musculaire, souhaite le découvrir. Et si les personnes souffrant d’un handicap peuvent, certes, bénéficier d’une mesure du ministère de la Sécurité sociale concernant l’accès aux véhicules hors taxes, les critères sont toutefois trop «généraux», déplore le jeune homme.

 

À 22 ans, il n’a qu’une obsession : faire amender les lois en faveur des handicapés. «Les critères pour bénéficier de certaines mesures de l’État sont souvent décourageants. Chaque personne souffrant d’un handicap a ses propres spécificités, et des lois avec des critères généraux disqualifient certaines personnes pour qui ces lois ont été votées initialement», indique celui qui, depuis la fin de ses études secondaires en 2008, s’est attelé à faire avancer la cause de la Muscular Dystrophy Association.

 

La mesure concernant les véhicules hors taxes a été annoncée en 2008, et la loi amendée. L’objectif : que les personnes actives souffrant d’un handicap puissent acheter un véhicule pour leurs besoins professionnels. «Quand j’ai fait ma première demande en 2008, on m’a fait comprendre que je ne pouvais en bénéficier parce que je n’étais pas majeur», raconte Keshav Bundhoo.

 

C’est un peu pour cette raison qu’en 2012, la loi a été amendée afin de permettre aux parents avec un enfant handicapé à leur charge de profiter de cette mesure. L’idée était de veiller à une plus grande mobilité de ces personnes qui restent cloîtrées chez elles à cause d’un manque de facilité. Mais, entre-temps, Keshav Bundhoo avait déjà fêté ses 18 ans et ne pouvait se prévaloir de cette exemption. N’étant pas actif professionnellement et n’étant plus considéré comme un enfant, il n’a pu bénéficier d’une voiture.

 

Amender la loi

 

Selon une source au ministère de la Sécurité sociale, cette mesure est en voie de révision pour permettre à des jeunes d’y avoir accès. Plusieurs rencontres ont déjà eu lieu entre le ministère des Finances et des représentants de la Mauritius Revenue Authority. Keshav Bundhoo soulève une autre question qui pourrait poser problème. Il explique qu’un des critères de ce plan est que la voiture doit être «adaptée». «Je n’ai pas besoin d’une voiture adaptée. Elle doit seulement pouvoir accommoder mon fauteuil roulant. Les rampes et autres équipements spécialisés peuvent être très dangereux pour moi.»

 

Son plaidoyer tourne autour de la nécessité de faciliter l’accès à l’école pour ses camarades. Et le transport y prend une place importante. Car s’il a réussi à poursuivre sa scolarité jusqu’au collège, grâce, notamment, aux nombreux sacrifices de son père, «beaucoup de mes amis ne sont pas allés à l’école à cause d’un manque de transport. Certains refusent aussi de participer à d’autres activités parce qu’ils doivent avoir recours à un taxi et à la longue c’est trop cher».

 

En attendant que la loi soit amendée, Keshav Bundhoo a déjà identifié ses deux prochains combats. Parmi, les bus semi-low floor. Selon lui, «ils ne serviront à rien. Ni pour les personnes âgées ni pour les handicapés. Les fauteuils roulants n’y auront pas accès. Ce qu’il faut, c’est aller directement vers des Low Floor Buses».

 

Son second combat : une révision des «longues» procédures pour le renouvellement des coupons de parking. «Il faut passer par cette étape tous les six mois. Mes camarades se plaignent de ne pas pouvoir utiliser les parkings réservés à cause du temps que cela prend pour le renouvellement.» Il serait plus simple, estime-t-il, de donner des coupons pour une plus longue durée, surtout à ceux qui en auront besoin tout au long de leur vie.

 

Keshav Bundhoo poursuit ses recherches afin de dégager des idées nouvelles en vue d’améliorer le quotidien des plus vulnérables.