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La boîte de nuit Paradox devra payer Rs 50 000 à une handicapée

24 mai 2014, 15:20

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La boîte de nuit Paradox devra payer Rs 50 000 à une handicapée

La sécurité a refusé à cette femme qui se déplace en fauteuil roulant l’accès à une boîte de nuit. Et cette handicapée ne l’a pas toléré. L’affaire a atterri à l’Equal Opportunities Tribunal (EOT) qui a sommé le Paradox Night Club de lui verser Rs 50 000. Denis Vellien, le président de ce tribunal, et ses assesseurs Mohini Bali et Kader Abdool Lotun ont donné un mois à la direction pour effectuer le paiement.

 

«Je suis satisfaite de ce jugement. C’est une grande victoire pour les handicapés. L’argent ne m’intéressait vraiment pas. Maintenant, les directeurs des boîtes de nuit vont réfléchir avant de refuser l’accès à une personne handicapée, comme c’est souvent le cas à Maurice», déclareHewlett Nelson à l’express à sa sortie du tribunal.

 

Dans sa plainte, elle a relaté qu’elle s’était rendue à cette boîte de nuit en janvier 2012, vers 23 heures, pour s’amuser avec des proches. Mais les agents de sécurité l’ont empêchée d’entrer, alors même que deux de ses proches l’avaient déjà aidée à atteindre l’entrée de la boîte, située à l’étage. «Pourtant, dans le passé, j’avais pu y entrer», a-t-elle dit.

 

Le compagnon de la plaignante, Hervé Runga, a déclaré devant le tribunal que l’agent de sécurité aurait désigné du doigt Hewlett Nelson en lançant : «Sa pa pou rentre sa !»

 

Se sentant humiliée, elle a porté plainte à l’Equal Opportunities Commission. Les deux parties n’ayant pu trouver un accord, l’affaire a été portée devant l’EOT et la plaignante a réclamé une somme de Rs 500 000.

 

Dans sa défense, la direction du Paradox Night Club a reconnu avoir refusé l’accès à la plaignante, mais a précisé que c’était pour des raisons de sécurité. Elle a expliqué que la discothèque étant à l’étage d’un vieux bâtiment, son contrat de location ne permettait pas d’apporter des modifications à l’escalier existant pour permettre aux handicapés de monter à l’étage.

 

Le directeur Toolsy Boyjoo a ajouté que l’intérieur de la discothèque est dépourvu de facilités pour accommoder des fauteuils roulants. Il a expliqué, devant l’EOT, que la sortie de secours ne fait que 60 centimètres de large, ce qui est insuffisant pour pouvoir évacuer une personne en fauteuil roulant en cas d’incendie.

 

Dans son jugement, le tribunal a pris en considération le fait que le bâtiment n’avait pas les facilités pour accueillir la plaignante. Toutefois, il a aussi noté que dans le passé, cette dernière était entrée dans la boîte. Le tribunal a souligné que le défenseur, également locataire, n’a pas prouvé qu’il a essayé de convaincre le propriétaire d’apporter des modifications en vue d’accueillir des personnes handicapées.

 

Hewlett Nelson était représenté par Me Erickson Mooneapillay alors que Me Ivan Collendavelloo défendait la boîte de nuit.