Ils font timidement leur entrée dans nos assiettes. Pourtant, la caille et ses œufs ont plein de bienfaits. Jovany Dubillon semble l’avoir compris. Entrepreneur basé à Palmar, il a découvert cette volaille à la chair délicate il y a trois ans. Une passion devenue rapidement un business, que l’homme d’affaires a baptisé La Belle Caille de Palmar.

Jovany Dubillon espère faire susciter l’intérêt des clients pour les cailles et leurs oeufs.

C’est après s’être essayé aux vélos tout-terrain, avec VTT Vitamines Ltd, et aux scooters, à travers Scooter des Iles, que Jovany Dubillon s’intéresse aux cailles. Une découverte qu’il fait lors d’un voyage en France. Tenté par cette chair tendre et raffinée, il décide de monter son entreprise.

Tout en faisant des recherches sur Internet, il demande à son ami Kazil Bhageeutty, le responsable de la ferme de Palmar, de l’aider à lancer son élevage. «Il m’a aidé pour tout ce qui a trait à la nourriture et à l’étude de faisabilité»,explique Jovany Dubillon.

Cela fait, il achète des cailles auprès de l’AgriculturalResearch and Extension Unit. Il fait également l’acquisition d’un incubateur. Parmi les cinq variétés de cailles dont il se charge, les cailles de Chine et des Japonaises. Au début, il les élève en plein air, comme c’est le cas en France. Mais le lieu se retrouve rapidement infesté de mangoustes. Ou les cailles partent pour ne plus revenir !

Ses recherches lui apprennent qu’il faut normalement un mâle pour deux femelles. Et que les cailles ne couvent pas en captivité. Du coup, les oeufs qu’il collecte sont placés dans un incubateur. Et, ce n’est pas avant 17 jours que l’on obtient une petite caille.

«Il faut retourner les œufs tous les jours dans l’incubateur qui est placé dans un endroit aéré. Il faut aussi savoir, par exemple, mélanger le sang des oeufs pour avoir de bonnes cailles», confie l’entrepreneur qui en élève une soixantaine dans des volières. C’est quand elles ont cinq à six semaines que les jeunes cailles sont prêtes pour l’abattage.

Pour le moment, c’està la table des hôtels qu’on retrouve les oeufs de caille deJovany Dubillon. «Il y a un grossiste qui me les achète et les place dans des hôtels», affirme l’entrepreneur qui est enregistréauprès de la Small and Medium Enterprises Development Authority, qui l’inviteà participer à des foires.

Prêt pour la commercialisation en grandes surfaces, il a conçu des barquettes de 10 à 15 oeufs, à Rs 6 l’unité. En décembre, il a obtenu un code-barres lui permettant de commercialiser ses produits en grandes surfaces. «J’espère que d’ici trois à quatre mois, les oeufs seront vendus dans les supermarchés», confie-t-il.

Par ailleurs, l’entrepreneur organise des dégustations le samedi à Trou-d’Eau-Douce, où il propose des oeufs confits qui peuvent être conservés pendant un an. Conscient des réalités du marché, Jovany Dubillon s’accroche. «J’espère que cela va se développer. Et sitel n’est pas le cas, on diminuera la quantité de cailles et on gardera une petite quantité pour nos clients habituels et pour notre usage personnel», lance-t-il.

Les multiples bienfaits de l’œuf de caille

L’oeuf de la caille possède la même valeur alimentaire que celui de la poule, mais comme il ne pèse que 10 g, son apport nutritionnel est bien plus faible. Ce qui ne l’empêche pas toutefois d’être bénéfique aux personnes atteintes de diabète, de cholestérol élevé, d’hypertension, d’allergies ainsi qu’à celles souffrant d’Alzheimer. Selon Jovany Dubillon, l’oeuf de caille serait même un aphrodisiaque plus efficace que le Viagra ! Il peut être conservé un mois au frigo, mais pas plus de dix jours à l’air libre.

Il existe de nombreuses façons de cuisiner l’oeuf de caille. Rôti, mayonnaise, cru, cuit, bouilli… Il peut même être utilisé dans la préparation de gâteaux ou de crêpes.