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Interrogations sur un septième cadavre retrouvé en morceaux au SSR Medical College

18 avril 2014, 10:57

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Interrogations sur un septième cadavre retrouvé en morceaux au SSR Medical College

Des 13 cadavres retrouvés au SSR Medical College, six proviennent officiellement du Krishnanand Seva Ashram. Et la police soupçonne qu’un septième cadavre, découvert en morceaux dans un seau, pourrait également provenir de l’ashram de Calebasses. Le directeur Premchand Boojhawon, se dit, lui, «étonné».

 

Une enquête interne, affirme-t-il, a été ouverte au sein de l’établissement afin de déterminer l’identité de ce cadavre. Pour l’heure, il n’a aucun détail car l’Attendance Register, où sont inscrits les noms des résidents ainsi que leur date de décès, a été saisi par la Central Investigation Division du Nord pour les besoins de l’enquête.

 

Premchand Boojhawon maintient que ces cadavres ont été «offerts» au SSR Medical Collegepar les responsables de l’époque. C’était, dit-il, une pratique courante à l’ashram. «Depi monn rantre an 2007 mo pann donn oken lekor», insiste-t-il.

 

Visite mensuelle effectuée

 

Le directeur de l’ashram fait ressortir qu’il y a un protocole à suivre pour l’enregistrement d’un résident. Le ministère de la Sécurité sociale est informé de chaque inscription, explique-t-il. Selon une enquête menée par nos confrères de Radio One, il ressort que les hospices reçoivent, en général, une allocation qui varie entre Rs 199 et Rs 583 par jour, selon la catégorie d’âge des résidents.

 

Et comme ces derniers ne bénéficient pas de pension de vieillesse, ils obtiennent un argent de poche de Rs 560 par mois. Premchand Boojhawon indique qu’un officier de la Sécurité sociale effectue une visite mensuelle afin de vérifier si le pensionnaire est toujours vivant ou pas. En cas de décès, le ministère arrête tout paiement.

 

Justement, quelles sont les procédures quand une personne décède ? Le directeur explique qu’un des deux médecins de l’État, qui font des visites deux fois par semaine, se déplace à l’annonce d’un décès. C’est lui qui délivre le certificat de décès. Le personnel de l’hospice entamera alors les procédures et informera la famille du défunt. «Si pena fami, avoy lekor lopital le Nord. E zot fer demars pou anter li», confie-t-il.

 

Au Parlement mardi, le ministre de la Santé Lormus Bundhoo a affirmé que les hôpitaux Dr A.G Jeetoo et Victoria ainsi que la police avaient livré des cadavres aux écoles de médecine. Si toutes les procédures ont été respectées, comment se fait-il que des cadavres, qui auraient été enterrés, ont été retrouvés au SSR Medical College ?

 

À titre d’exemple, l’acte de décès de Louis Michel Mathias, âgé de 71 ans, a été enregistré le 13 décembre 2001, alors qu’il est mort trois mois plus tôt, soit le 1er septembre. Ce SDF avait été emmené à l’hôpital Jeetoo.

 

Si son inhumation a eu lieu aux Salines dans une fosse commune de la municipalité de Port-Louis le 15 décembre 2001, son cadavre a, toutefois été découvert, 13 ans après, au SSR Medical College

 

Benoit Fabien, 15 ans, ex-interne de l’hôpital Brown-Séquard à Beau-Bassin est, lui, mort le 1er septembre 2001. Mais ce n’est que 26 jours après, soit le 27 septembre, que son décès sera enregistré. Son corps n’a jamais été inhumé ou incinéré. Deux autres cadavres retrouvés à l’école de médecine n’ont jamais eu de certificat de décès. Il s’agit de Claude Louis Joseph et de Drooputh Purmessur, qui aurait eu 81 ans cette année-ci.

 

Du côté de l’état civil, une source affirme à l’express que la loi est très claire en ce qui concerne la notification d’un décès. Seul un proche du défunt ou le propriétaire de la maison où résidait ce dernier, peut déclarer sa mort. Dans le cas d’un hospice, c’est le responsable qui doit informer du décès d’un résident dans un délai de 24 heures. «Nous ne sommes pas en train d’initier une enquête. L’état civil n’a pas été mis en cause. C’est à la police de faire l’enquête pas à nous», affirme-t-elle à l’express.