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Leader des concessionnaires de motos à Montréal

13 avril 2014, 12:32

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Leader des concessionnaires de motos à Montréal
Fondateur de Moto Folie, qu’il dirige depuis 1987, Lindsay Delia a roulé sa bosse pendant plus de 25 ans pour bâtir son affaire. Aujourd’hui, face à une dizaine de concurrents, il est le numéro un des concessionnaires de Montréal. «J’ai tout appris sur le tas, j’ai travaillé très dur et je me suis démené comme je pouvais», confie-t-il.
 
C’est au début des années 80 que Lindsay Delia, jeune comptable à IBL, décide de quitter Maurice avec son épouse pour tenter sa chance au Canada. Son frère y vit déjà depuis six mois. Dès son installation, il s’inscrit en informatique à l’université du Québec à Montréal. Parallèlement, il enchaîne les petits boulots.
 
Ce rythme effréné va connaître un tournant clé en 1983. Alors qu’il postule pour un emploi de programmeur informatique auprès de la compagnie Centre de la Moto, il décroche bien plus qu’une simple responsabilité d’ordre technique : «Je devais réorganiser le système, revoir la logistique, rebooster la compagnie, gérer les compétences et l’administration», affirme-t-il.
 
Le programmeur se met rapidement à la tâche et établit un nouveau plan d’attaque pour la compagnie. Chapeautant la gestion et le système d’opération, il fait vite tourner les machines – essentiellement des motocyclettes d’origine japonaise avec un assortiment de pièces détachées et d’accessoires.
 
«Bien que je ne suis pas un adepte des deux-roues, travailler dans ce domaine m’a permis de comprendre le mécanisme du marché et surtout les attentes des motocyclistes. Ici, au Canada, le profil des usagers est simple : ce sont des jeunes de 25 ans, qui roulent par passion. La moto rime avec sport et loisir», explique-t-il.
 
Les années défilent et les compétiteurs pullulent. Dans les années 80-90, une trentaine de concessionnaires existent sur le marché. Et avec la concurrence, plusieurs opérateurs sont contraints de fermer boutique. Mais les gestionnaires du Centre de la Moto le maintiennent à flot. «Nous avons réaménagé l’espace, fait connaître nos activités ici et ailleurs à travers des Salons et expositions spécialisés et repensé notre philosophie pour nous aligner sur les meilleurs au Québec», affirme-t-il.
 
Il travaille au sein de cette entreprise jusqu’en 1987 puis décide de voler de ses propres ailes en concrétisant son rêve d’enfant : la création de sa société. «Un de mes amis dirigeait une entreprise baptisée Auto Folie. Je me suis dit pourquoi ne pas créer Moto Folie». C’est ainsi que naît, le 1er février 1987, dans un petit local de cent mètres carrés, au centre de Montréal, la première «folie» motorisée de Lindsay Delia.
 
En quelques années, il inaugure de nouvelles antennes de Moto Folie à Laval, Rive Sud, entre autres régions canadiennes. «Nous importons des gammes de renom d’Asie, notamment Yamaha, Kawasaki, Suzuki ainsi que des États-Unis, notamment les Polaris et les Arctic Cat», confie-t-il. Les modèles sont principalement des motocyclettes conventionnelles, des scooters ainsi que des grosses cylindrées.
 
Parallèlement à la vente directe des deux-roues, Lindsay Delia diversifie son service. Ses boutiques s’enrichissent ainsi de pièces détachées, de vêtements et d’accessoires pour motocyclistes, de motoneiges – une des grandes tendances montréalaises en hiver – ainsi que de bateaux couramment utilisés pour sillonner les lacs et les mers.
 
«Aujourd’hui, nous disposons d’une centaine d’employés. Nous réalisons un chiffre d’affaires annuel de 40 millions de dollars», indique-t-il. Deux tiers de son chiffre d’affaires proviennent de la vente directe au Canada. L’autre tiers résulte de l’exportation. Car le directeur de Moto Folie exporte ses motos vers le Japon, Hong-Kong, l’Australie, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Argentine, l’Afrique du Sud et Maurice.
 
Parallèlement à la vente et à l’exportation, notre interlocuteur élabore une stratégie permettant de fidéliser la clientèle : la conservation et l’entretien des motos en période hivernale. «Le cycle d’une motocyclette est de quatre mois au Canada. En hiver, avec le froid, le véhicule ne peut être utilisé. Aussi, nous avons introduit un système permettant à l’usager de le retourner chez nous durant cette période. Nous le conservons dans notre entrepot et assurons sa maintenance. Le client n’a plus qu’à le récupérer au moment opportun», soutient-il. L’entretien ainsi que l’assemblage sont effectués grâce à un système informatique qu’il a mis en place en utilisant sa formation technologique.
 
Ces mesures permettent ainsi à l’homme d’affaires de gagner du terrain. «Rien n’est acquis. Il faut vraiment travailler d’arrache-pied; surtout quand on est dans un pays étranger. Mais il faut y croire. Moi, je cherchais toujours les moyens d’innover. Si bien qu’aux yeux de mes concurrents, j’étais considéré comme la bête noire», avoue-t-il.
 
Histoire de toujours avoir un pied dans son île natale, Lindsay Delia, qui rentre régulièrement à Maurice, investit dans le secteur immobilier avec un partenaire local. L’itinéraire de la moto a fini par le mener bien plus loin qu’il ne l’aurait imaginé.
 
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